Les Seychelles vont plaider pour limiter la hausse des températures mondiales à moins de 1,5 ° Celsius
l’île Denis, une des îles coralliennes de faible altitude de l'archipel des Seychelles dans l'océan Indien, qui est menacée par la montée du niveau de la mer, l'une des nombreuses conséquences néfastes des changements climatiques pour les Petits États Insulaires en Développement. (Gerard Larose, Seychelles Tourism Board)
(Seychelles News Agency) - Les Seychelles ont rejoint les négociations difficiles sur le climat au Pérou cette semaine, le ministre des Affaires étrangères des Seychelles, Jean Paul Adam, a invité vivement les autres pays du monde à trouver des solutions aux changements climatiques à travers deux pratiques : l’atténuation et l'adaptation. De plus il a réaffirmé que des efforts doivent être faits pour limiter la hausse de la température mondiale à moins de 1,5 degrés Celsius.
Mardi dernier, M. Adam s’est exprimé lors de la 20ème session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à Lima, au Pérou, qui se termine ce vendredi.
L’objectif majeur de la réunion de l'ONU est de définir des plans propres à chaque nation visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour près de 200 pays. C’est en préparation de l’accord final sur les émissions qui est prévu à la conférence sur le climat de Paris en décembre 2015, et qui entrerait en vigueur en 2020.
Selon un communiqué de presse publié par le ministère des Affaires étrangères de l'archipel de l'océan Indien,M. Adam a fait référence aux recommandations formulées lors de la réunion des ministres des pays membres de l'Alliance des petits États insulaires (AOSIS) qui a eu lieu aux Seychelles en novembre dernier. « Les petits États insulaires en développement (PEID ) devront se montrer innovant pour surmonter les effets néfastes du changement climatique ».
«Nous devons accélérer les mesures d'atténuation à court terme basées sur les évaluations scientifiques des impacts futurs des émissions de gaz. Nous sommes tous profondément préoccupés par les conclusions du GIEC dans le cinquième rapport de synthèse dévoilant que les émissions de gaz ont atteint leur plus haut niveau dans l'histoire. De plus le rapport de l'OMM montre que les hausses constantes de température sont devenues la norme en ce début de 21ème siècle. C’est pourquoi nous continuons à demander que les hausses de température soient limitées à 1,5 degrés et nous suggérons, comme énoncé à Copenhague, que la révision 2013-2015 soit effectuée pour réévaluer l'adéquation des objectifs utilisés. » a déclaré Adam.
Certains membres de la délégation des Seychelles à Lima dont le consul honoraire des Seychelles à Lima, Ricardo Aguirre, le ministre des Affaires étrangères des Seychelles, Jean-Paul Adam, le Secrétaire principal de l'environnement Wills Agricole et le chef de la direction de la Commission de l'énergie aux Seychelles Tony Imaduwa et Vincent Amélie, le météorologue en chef du Service météorologique des Seychelles (Ministère des Affaires étrangèresPhoto License: CC-BY |
Dans son allocution,M. Adam a préconisé de compenser les petites îles menant des projets d'adaptation au changement climatique, citant l'initiative des Seychelles pour « l'économie bleue », qui a été saluée par des pays développés tels que la France, comme un moyen d'adaptation aux changements climatiques et à la croissance économique de l’archipel de 115 îles.
M. Adam a souligné la nécessité de soutenir les pays en voie de développement dans le « développement des capacités, l’appui technique et les financements urgent ».
Il a cité notamment le Fonds vert pour le climat comme un des moyens de parvenir au développement durable tout en invitant à « adopter un indice de vulnérabilité » pour justifier et prioriser le financement des pays en développement.
Jean-Paul Adam s’adressant à la conférence de Lima (Ministère des Affaires étrangères) Photo License: CC-BY |
La semaine dernière, le président des Seychelles James Michel a rencontré le président français François Hollande à Paris, où ils ont discuté de travail en amont de la conférence climatique de 2015 à Paris.
« Nous partageons la volonté de la France de voir l'adoption d'un accord juridiquement contraignant à la Conférence de Paris en décembre 2015. Nous demandons à tous les partenaires de s’assurer que la Conférence de Lima conduira à la conclusion d'un accord pour la conférence de décembre.
En tant que petit État insulaire en développement de l'océan Indien, les Seychelles souhaitent travailler avec la France et d'autres Etats insulaires, pour surmonter les obstacles qui existent encore à finaliser un tel accord. » a déclaré Michel lors de la réunion.
François Hollande a également exprimé son soutien concernant les initiatives des petits pays insulaires en développement dans le contexte de la Conférence de Paris sur les changements climatiques en 2015.
Il a relevé qu'il partage les préoccupations soulevées par les petits États insulaires en développement (PEID), menacés par les changements climatiques, les cyclones et la montée du niveau des mers. Il a réitéré sa détermination à voir l'adoption d'un accord juridiquement contraignant qui vise à limiter le réchauffement mondial moyen à deux degrés Celsius.
Le Président François Hollande accueille le président James Michel à l'Elysée le 3 Décembre, 2014 (Mervyn Marie, Seychelles News Agency) Photo License: CC-BY |